Les partenariats éducatifs entre écoles et institutions culturelles doivent se multiplier en Afrique, car ils sont porteurs de nombreux bénéfices pour l’éducation artistique des plus jeunes.
La réussite de ces projets repose grandement sur le choix d’intervenants adaptés, qui feront le lien entre les élèves et l’univers de l’art. Mais comment s’assurer que le profil du médiateur corresponde bien aux besoins spécifiques du public scolaire africain ?
La première étape de ces partenariats éducatifs consiste à examiner attentivement les compétences de l’artiste-médiateur, à la fois sur le plan artistique et pédagogique. Son expertise dans ces deux domaines est capitale pour mener à bien les interventions auprès des élèves.
Côté artistique, l’intervenant doit maîtriser parfaitement au moins une discipline (peinture, sculpture, photo…), enrichie si possible par des formations complémentaires. Une pratique régulière est requise pour transmettre des contenus de qualité, ainsi qu’une sensibilité à différentes esthétiques.
Surtout, il doit connaître des techniques adaptées à un jeune public, pour initier les enfants progressivement. Par exemple en peinture, privilégier les pigments naturels non toxiques, ou pour la photo, savoir utiliser des appareils simples.
Côté pédagogie, l’artiste doit posséder de réelles aptitudes pour enseigner avec bienveillance et stimuler la participation. Il doit être capable de concevoir des activités créatives, en alternant temps collectifs et individuels. L’art exige des efforts : l’intervenant doit rendre son enseignement motivant.
Une formation en médiation culturelle est un atout certain. A défaut, une expérience avérée d’interventions en milieu scolaire est souhaitable. Dans tous les cas, la vocation pédagogique prime.
Idéalement, le parcours de l’artiste-médiateur comportera une expérience spécifique du milieu scolaire africain. Cette immersion sur le terrain est un gage pour des interventions pertinentes.
S’il a déjà enseigné son art dans des écoles africaines, il connaitra les programmes, les méthodes pédagogiques employées, les codes culturels… Cette familiarité facilitera son intégration et enrichira ses apports.
Il saura par exemple composer avec des classes pléthoriques et des moyens limités. Ou comment exploiter au mieux des matériaux locaux dans les ateliers. Et ses références artistiques puiseront dans le terroir culturel.
Bien sûr, en l’absence d’expérience africaine, la motivation à s’imprégner du contexte est déjà bonne. Des formations spécifiques existent aussi. Mais une connaissance préalable du terrain est un indéniable avantage.
Au-delà du parcours, des qualités humaines essentielles sont à rechercher. Avant tout, l’artiste doit faire preuve de souplesse pour s’adapter à son nouveau public.
Chaque groupe d’élèves possède sa dynamique propre. L’intervenant doit savoir observer les interactions avant d’ajuster son approche. Improviser pour exploiter des situations imprévues fait aussi partie de ses talents.
De même, savoir composer avec les contraintes matérielles est crucial. Mieux vaut concevoir des dispositifs simples mais pertinents plutôt que sophistiqués. L’essentiel est de s’appuyer sur l’existant pour stimuler la créativité des élèves.
Par ailleurs, l’écoute active et l’empathie sont indispensables. Prendre le temps de répondre aux interrogations, valoriser les réussites et relancer les participants requiert beaucoup d’attention.
Enfin, une réelle envie de transmettre et de s’enrichir au contact de ce public est un must. L’enthousiasme est contagieux pour les élèves !
La capacité à travailler de concert avec l’équipe pédagogique est également déterminante. Le médiateur doit savoir échanger en amont avec les enseignants pour co-construire le projet.
Pendant les interventions, un climat de confiance doit régner pour permettre aux professeurs de prendre part aux activités, voire de prendre le relais. Un duo complémentaire médiateur-enseignant facilite les apprentissages.
Des points réguliers doivent être réalisés pour ajuster les séances aux réactions des élèves. Chacun peut ainsi exprimer ses suggestions pour faire évoluer positivement le dispositif.
Cet esprit de collaboration exige diplomatie et humilité de la part du médiateur. Malgré son expertise, il reste au service du corps enseignant, sans imposer ses vues. Son intégration harmonieuse est la clé.
Plus largement, l’artiste-intervenant doit se documenter sur l’organisation du système scolaire africain et ses enjeux propres avant d’intervenir. Mieux vaut prévenir que guérir !
Par exemple, le programme éducatif accorde encore souvent une large place à l’apprentissage par cœur et à la discipline. Les classes sont pléthoriques. Autant d’éléments à prendre en compte.
Il doit aussi s’informer sur le contexte socio-culturel des élèves, afin de rendre ses illustrations et références artistiques signifiantes. Rien de mieux que de puiser dans le patrimoine local.
Par ailleurs, chaque pays en Afrique possède sa propre politique éducative qu’il est bon de connaître. Les directives ministérielles peuvent influer sur les activités possibles dans le cadre des partenariats éducatifs.
Enfin, certains défis sont récurrents, comme la faible disponibilité de matériel ou des locaux inadaptés. Savoir composer avec ces contraintes concrètes est indispensable sur le terrain.
Fort de tous ces éléments, des critères précis peuvent être établis pour présélectionner les intervenants. Un scoring détaillé permettra d’évaluer objectivement l’adéquation de chaque profil aux besoins identifiés.
Bien sûr, la vérification des compétences artistiques et pédagogiques reste primordiale. Mais l’expérience du milieu scolaire africain doit également être une condition sine qua non.
Viennent ensuite la motivation à s’immerger dans ce nouvel environnement, l’écoute et l’esprit d’équipe. Des qualités humaines qui faciliteront l’intégration de l’intervenant au sein de la communauté éducative.
Enfin, la flexibilité et la créativité pour s’adapter aux contraintes du terrain seront des atouts précieux pour mener à bien les projets, malgré les défis inévitables pour ces partenariats éducatifs.